Samedi 20 octobre 2012
Nos écrits
Cet article est la suite d'une pièce dont le début est ici.
François : Bon, ça va, ça va Lise, je suis
désolé, je te demande pardon, Lise, je…
Elizabeth, est maintenant derrière la porte, affaissée
au pied de la porte, épuisée : Ecoute-moi, François, s’il te
plait, écoute-moi, oh écoute-moi…
François : Ça va aller, oui, je suis là Lise,
calme-toi je t’en prie, oui je t‘écoute… ça va aller, je suis désolé, écoute tu
as raison, je suis con, je m’excuse, je…
Elizabeth : François…
François : Oui ? … Attends, écoute, je cois
que tu as réveillé d’autres voisins, le con du quatrième. Moi, c’était rien à
côté, j’espère qu’il n’a pas déjà appelé les flics ce con…
Elizabeth : François, … je dois te dire quelque
chose François…
François : Oui, je t’écoute Lise, ne t’inquiète
pas, je vais gérer le voisin s’il arrive…
Elizabeth : François, écoute, tu ne me jugeras
pas ?
François : Je ne te jugerai pas ? Comment
je ne te jugerai pas ? Bah, non, je ne te jugerai pas. Enfin, qu’est-ce qu’il y a, tu n’es pas en train de
faire une connerie ? Je suis à deux doigts de péter la porte tu sais…
Elizabeth : Tu dois m’aider François, en fait,
tu dois m’aider beaucoup et m’aimer aussi, au moins un peu… non beaucoup en
fait…
François : T’aimer ? Tu veux dire, … ?
Non, bien sûr je comprends Lise, tu veux dire…
L’autre voisin, au loin : Alors, qu’est-ce
qui se passe ? C’est quoi ce bordel ? J’appelle les flics si ça
continue ce raffut !
François : Ah, ça veut dire qu’il les a pas
encore appelés. Il est trop con pour faire le contraire de ce qu’il dit…
Elizabeth : Tu promets de m’aider François, si
je t’ouvre ?
François : Oui, oui Lise, évidemment, je vais
t’aider….
Elizabeth : Oui, mais, même si c’est très grave
tu vas m’aider ?
François : Oh tu sais Lise, j’en ai vu d’autres,
des vertes, des pas mûres, … je suis pas un fils de bourgeois, j’ai été élevé à
la dur, je vois pas ce qui pourrait me poser problème.
Elizabeth : Tu ne sais pas encore, … tu es
sûr ? Je peux te faire confiance ?
François : OUI ! Je ne sais pas comment te
le dire, oui, je t’aide, promis…
Elizabeth : Tu ne diras rien à la police ?
François : Quoi à la police ? T’as fait une
connerie ? ... Tu sais les
tentatives de suicides, les flics ils s’en balancent, alors je vais te les
épargner, t’inquiète pas… Le con arrive, ouvre-moi, j’ai pas envie de le voir…
Il va me gonfler, et il va vouloir que tu ouvres aussi, j’en ai peur. Je lui
parlerai de derrière la porte, il s’en ira. Ouvre ! Je l’entends dans
les marches…
Elizabeth : Bon, je t’ouvre, mais promets. Tu
promets ?
François, chuchotant
fort : Ouiiiiiii, je promets, ouvre ta porte, nom de nom…
Elizabeth, ouvrant
lentement, doucement la porte, et, dans l’entrebâillement : Alors,
tu vas m’aider ?
François, jette un
œil sur elle, sans la regarder
vraiment, car il s’attend à voir à tout instant le voisin : Mais
oui ma petite mère…, puis, se tournant
vers elle : … mais, tu as du…, tu es couverte de … bref tu as du, du,
du… il
aperçoit le voisin, pousse fort la porte
en la bousculant, entre et la referme derrière lui. Ouf ! On a eu
chaud, il va venir frapper à la,… voyant
le cadavre, la situation la, la… ah, oui… la je … je…
Le voisin du quatrième frappe et gueule.
Le voisin : Alors, c’est quoi ce bordel ?
Ouvrez, j’ai deux mots à vous dire !
Ouvrez ou j’appelle les flics pour tapage nocturne, vous allez voir… Je
vous ai vu de toute façon, entrer rapidement dans l’appartement, je sais que
vous êtes là aussi monsieur du deuxième étage.
François, toujours
pétrifié devant la scène : Il va appeler les flics ce con… Oui
monsieur Albert, je suis bien là. Ecoutez, Mademoiselle Artaud a eu un, … petit
malaise, ou plutôt une grosse angoisse, … Comment vous dire, …
Le voisin : Ah bon ?! … J’ai été pompier
dans mon jeune temps, faites-moi voir ça, ouvrez cette porte. Il ne faut pas
croire, des petits malaises peuvent en engendrer des grands. Il ne faut pas
sous-estimer ces choses-là.
Elizabeth, se
voulant la plus rassurante possible : Ça va monsieur Albert, ça
va, vraiment je vous assure. Maintenant que François est là, ça va beaucoup
mieux, je vous assure.
Le voisin : Je vais insister Mademoiselle, mais
monsieur François n’est pas pompier, ni infirmier, je veux vous voir moi-même,
je serai rassuré.
Elizabeth : Écoutez monsieur Albert, puis-je
passer chez vous demain matin ? Ainsi vous verrez que je…, que tout va
pour le mieux…
Le voisin : Non, non, c’est sur le moment qu’il
faut détecter et soigner ou faire venir des spécialistes, ou aller à l’hôpital.
Si vous saviez le nombre de gens qui sous-estiment des petits chocs qui se
terminent malheureusement en hémorragie interne dans les minutes qui suivent,
vous seriez effrayée mademoiselle Artaud.
François, regardant
Elizabeth : Il va pas nous lâcher ce con…
Le voisin : Que dites-vous Monsieur
François ?
François : Non, je disais, vous vous dérangez
pour rien, vraiment, j’ai déjà du insister beaucoup pour forcer mademoiselle
Artaud à me laisser entrer, elle souhaitait rester seule. Ecoutez, je vais me
permettre de vous dire ce qu’elle ne veut pas que nous sachions…
Le voisin : Ah ? Elle n’écoute pas ?
François : Bien sûr que non Monsieur Albert, je
ne me permettrai pas devant elle, je l’ai envoyée se rafraîchir avec de l’eau
dans la salle de bain. Alors voilà, mademoiselle Artaud vient de se faire
plaquer par son ami, vous vous rappelez, le grand blond, pas très beau… ?
Le voisin : Ah oui, le grand blond, je vois…
mais, c’est un autre alors ?
François, regardant
Elizabeth : Ah, non, je ne crois pas Monsieur Albert, qu’est-ce
qui vous fait dire ça… ?
Le voisin : Enfin, voyons, c’est ridicule,
ouvrez-moi d’abord, si mademoiselle Artaud n’est pas là, ça ne fait rien si
vous me parlez deux minutes à la porte…
François : C’est que, disons, … oui, bien sûr,
mais je ne voudrais pas ouvrir sans sa permission, je l’ai déjà un peu forcée à
me laisser entrer…
Le voisin : Si l’on fait vite elle n’en saura
rien.
François, regardant
toujours Elizabeth, et lui demandant de s’éloigner sans bruit :
Bon, c’est d’accord, je vous ouvre
Elizabeth, ouvrant
de grands yeux, hallucinant visiblement de sa démarche, et chuchotant :
Mais qu’est-ce que tu fais ?
François essaie de lui
expliquer qu’il va rester dans l’entrebâillement, et que maintenant, de toute
façon, c’est trop tard. François ouvre et bloque la porte avec la chaînette.
Le voisin : Bon, tout de même, on peut se parler
en face.
François : Oui, vous avez raison… Je ne vous
ouvre pas, elle va revenir dans l’instant elle se passe juste un peu d’eau sur
le visage… Il fait signe à Elizabeth de
vraiment aller se passer de l’eau sur le visage. Elle va effectivement se laver
la figure.
Le voisin : Je sais, vous venez de me le dire.
François : Ah oui, …
Le voisin : Vous parliez d’un autre grand blond
alors ?
François : C’est-à-dire ? Vous en
connaissez deux, vous ?
Le voisin : Non.
François, mal à
l’aise évidemment, souhaitant que la situation se termine au plus vite :
Pourquoi me parliez-vous d’un autre alors ?
Le voisin : Vous disiez qu’il n’était pas très
beau, d’après ma femme, il est plutôt beau gosse…
François, faisant
mine de regarder à l’intérieur : Ah bon, bon… bon, excusez-moi, je
l’entends qui se rapproche, je ne voudrais pas qu’elle soit fâchée que je vous
ai ouvert.
Le voisin : Je comprends, mais vous êtes sûr
qu’elle se porte bien ?
François : Parfaitement. C’était juste l’émotion
de la nouvelle, une dispute peut-être un peu violente….
Le voisin : Violente ?
François : Oui, verbalement, les mots, les mots
vous savez….
Le voisin : Il ne l’a pas frappée au
moins ?
François : Ah non, non, non, je vous assure non,
aucun problème, l’émotion, le choc de la nouvelle…
Le voisin : Bon, vous lui faites promettre
qu’elle passe demain me voir ? Que je sois rassuré ?
François : Elle n’a pas le choix, je la
traînerais chez vous s’il le faut.
Le voisin : Je peux compter sur vous ?
François : Je vous assure Monsieur Albert
qu’elle n’y manquera pas.
Le voisin : Bon, je vous laisse. Vous lui direz
pour le bruit, je me suis un peu énervé, mais bon, finalement, s’il l’a
plaquée, je comprends, … vous lui direz ?
François : Comptez sur moi. Elle arrive ! Il lui claque la porte au nez.
Le voisin, de
derrière la porte : A demain !
François : C’est ça Monsieur Albert, à demain.
François s’écarte de
la porte, commence à s’approcher d’Elizabeth. Le voisin frappe de nouveau et
ouvre lui-même la porte qui reste bloquée grâce à la chaînette.
Elizabeth, se
précipitant et dans l’entrebâillement: Monsieur Albert, je viens
vous voir demain, promis. Merci de votre sollicitude, j’ai besoin d’être seule
vraiment, je vous en prie.
Le voisin : Je comprends, je vous laisse. Ne le
laissez pas vous embêter trop longtemps celui-là hein ?
Elizabeth : Vous avez raison.
Le voisin : Passez une bonne nuit Mademoiselle
Artaud.
Elizabeth : Merci Monsieur Albert.
Elle referme la porte à clé, prend son temps. Elle se dirige enfin dans
les bras de François.
Noir.
Zut, je n'ai pas le temps de lire ça maintenant... Tant pis, ce sera pour demain.
RépondreSupprimerL'extrait est trop court (ou plutôt, rapide à lire) et il ne se passe pas assez de choses pour que je puisse m'en faire un avis précis, mais j'attends avec grande impatience la suite !
RépondreSupprimerVous avez raison, je m'aperçois que nous n'en sommes qu'à la scène 1. ;-)
SupprimerLes autres scènes sont plus courtes, certes, mais la prochaine publication sera plus longue, nécessairement.