Vendredi 22 février 2013
NOS ÉCRITS
This is the end... Eh oui, la fin de ce feuilleton policier est là. Alors, comblés ou déçus ? Surpris, choqués ?
A vous de me le dire dans vos commentaires. Bonne lecture !
Cet article est la suite d'une pièce dont le début est ici.
Elle lui ouvre. François entre
précipitamment, referme la porte brusquement et regarde aussitôt dans le judas.
Il est blessé à la jambe.
Elizabeth :
Qu’est-ce qui se passe François ? Tu es blessé ? Qu’est-ce qui s’est
passé ?
François, se
dirigeant vers le canapé : Ça va, ça va… Il s’affale sur le canapé, se tient la jambe.
Elizabeth :
Mais non, ça ne va pas…
François :
C’est rien, une petite égratignure…
Elizabeth :
Mais comment est-ce arrivé ?
François :
Oh, rien, une mauvaise rencontre, tu sais ça arrive dans mon métier, des gens
jaloux ou mécontents du journal, de mes articles…
Elizabeth :
Quelqu’un t’a agressé ?
François :
Ecoute-moi Elizabeth, ce que je vais te dire est très important…
Elizabeth :
Attends, je vais te soigner ça d’abord, montre ta jambe…
François : Je
me fous de ma jambe Lise ! Ecoute-moi, s’il te plaît…
Elizabeth, figée :
Bien, je, … j’écoute…
François :
Ecoute, il vaut mieux qu’on se sépare quelques temps, je vais quitter la ville…
Des gens m’en veulent, je ne sais pas qui, ils ont décidé de me pourrir la vie,
et si je suis trop proche de toi, tu pourrais en subir les conséquences… ça ne
devrait pas durer longtemps, quelques semaines, le temps que tout le monde
oublie cette histoire…
Elizabeth :
Ah… si tu penses que c’est le mieux, que c’est le seul moyen…
François : il
n’y en a pas d’autre Lise, je suis désolé de t’abandonner… écoute, je vais te
faire parvenir un téléphone portable pour que tu puisses m’appeler en cas de
besoin. Un ami, que tu ne connais pas, va veiller sur toi pendant mon absence.
C’est quelqu’un de confiance, sûr, tu peux lui demander ce que tu veux, il fera
au mieux pour t’aider, te protéger…
Elizabeth :
Un ami pour me protéger… quel ami ? Je ne le connais pas, je ne crois pas
que ce soit une bonne idée… me protéger de quoi ?
François :
Allons, tu le sais bien, le truand que tu as tué, il est recherché, et pas que
par la police…
Elizabeth :
Il ne s’est rien passé jusqu’alors…
François :
Arrête de me mentir s’il te plaît ! Je sais que tu as été agressée par un
homme il y a deux jours, un homme masqué, ça ne te dit rien ?
Elizabeth :
Mais comment tu sais ça ?
François :
C’est mon métier de savoir…
Elizabeth :
Même les flics ne le savent pas, alors comment toi, François, le grand
journaliste de la ville, certes, mais seulement journaliste, tu peux le
savoir ? Tu as de meilleures informations que les flics eux-mêmes ?
François :
C’est comme ça… écoute…
Elizabeth :
Non ! Je n’écoute rien ! Tu arrêtes de décider pour moi, ce que je
fais, ce que je devrais faire, qui je vois, qui je ne vois pas, comment je vis,
où je travaille. Tu entends ça ? C’est fini François, tu n’es pas mon
amant, tu n’es pas mon mari, je ne t’aime pas François, nous sommes amis de
palier, c’est tout François, amis sans plus, camarades si tu préfères…
François : Tu
ne sais plus ce que tu dis Elizabeth. Je sais que ça prendra du temps, je sais
que le moment est mal choisi, en plus il faut que je parte, mais nous nous
sommes rapprochés dans les épreuves, nous pourrions, je ne sais pas, essayer
peut-être quelque chose…
Elizabeth :
Je suis désolée… non.
François :
Nous en reparlerons quand je reviendrai, c’est bien, ça va te donner le temps
de réfléchir à tout ça.
Elizabeth :
Tu veux que je réfléchisse à quoi ? Nous deux François, c’est, non… je ne
te comprends pas, je te demande ce qui t’est arrivé, tu ne réponds pas, je te
demande de ne pas décider pour moi mais tu fais comme si je n’avais rien dit.
Tu me mens, tu me caches des choses et tu ne considères pas mon avis, et, tu
voudrais que l’on se mette ensemble ? Tu es fou, François, complètement
fou…
François : Je
te mens ? Moi, je te mens ? Un
temps Et toi, tu ne me mens pas ? Cet homme qui t’a agressée, pourquoi
tu nies qu’il y en a eu un ? Pourquoi tu me le caches ? Et Melikian,
ce fumier, quatre fois que tu le vois, quatre ! Dont une dont tu ne m’as
pas parlé !
Elizabeth :
Mais, comment… comment, tu peux savoir tout ça ?
François, se
dirigeant vers la porte : En tout cas, celui-là, il ne
t’emmerdera plus… bon, il faut que j’y aille, repose-toi, nous reparlerons de
tout cela dès mon retour.
Elizabeth :
Que veux-tu dire par « il ne t’emmerdera plus » ?
François : Rien,
nous verrons ça à mon retour, je file Lise, désolé.
Elizabeth :
Non, tu ne files pas !
François, lassé : Elizabeth, écoute…
Elizabeth :
François, je t’en prie, que veux-tu dire par « il ne t’emmerdera
plus ».
François :
Lise, écoute…
Elizabeth :
Arrête de m’appeler Lise putain ! Arrête de me dire
« écoute » ! J’en ai marre de t’écouter François, tu peux
comprendre ça dans ton cerveau malade ? Tu me fais chier François, à un
point que tu n’imagines même pas ! Alors tu vas répondre à cette putain de
question et arrêter de me fuir, tu vas répondre bordel !
François :
Pourquoi il te met dans cet état cette ordure ?
Elizabeth :
Je t’ai posé une question François, il faut que tu répondes là, maintenant,
sinon…
François :
Sinon ? … Tu veux me tuer aussi, c’est ça ? Tu sais faire ça, hein,
buter les gens ? Comme ça, plus personne, plus de trace de cette
malheureuse histoire, même le complice, disparu ! Pfuiiit ! Comme par
magie ! Tu rêves du crime parfait, c’est ton fantasme ?
Elizabeth :
Tu dis n’importe quoi, et tu le sais…
François : La
jolie récompense pour mon aide, regarde comment tu me traites, comment tu traites
un ami qui t’a aidée. Sans moi…
Elizabeth, le
coupant : Je ne voulais pas de ça François, je voulais me
rendre à la police, c’est tout ce que je voulais, au lieu de ça, tu m’as
embarquée dans cette histoire horrible, pour me récupérer, pour m’affaiblir et
en profiter, la proie facile à manipuler, mais pas de chance, la gazelle se
rebelle, elle n’en veut pas du cadeau empoisonné…
François, ouvrant
la porte : Il vaut
mieux que je parte…
Elizabeth, folle
de rage, se jette sur lui : Non ! Tu ne pars pas !
Elle le fait tomber en le
saisissant, sans le vouloir, car sa jambe le fait souffrir.
François :
Ah ! Tu es folle ma parole…
Elizabeth :
Ta jambe, c’est quoi ? Qui t’a fait ça ?
François :
C’est ce salaud de Melikian ! Il t’a tapé dans l’œil, hein,
celui-là ?... Bah tu vois, il m’a tiré dans la jambe, heureusement, il m’a
plutôt raté, la balle est ressorti, ça ne saigne pas trop…
Elizabeth :
Il t’a tiré dessus ?
François :
Oui madame ! Tu le vois autrement cette pourriture maintenant hein ?
Elizabeth ne bouge pas pour
l’aider, elle le laisse se débrouiller pour se relever. Ce qu’il fait
lentement, avec des difficultés. Elle le regarde, le fixe.
François : Tu
vois, je suis vraiment con. Je le sentais pas ce type la première fois que je
l’ai vu, vraiment pas, mais je l’ai embauché quand même. Quelle erreur… enfin,
il est rectifié maintenant…
Elizabeth :
Tu l’as… tu veux dire…
François :
Buté ? Oui, c’est ça… dans le dos, tiré comme un lapin… Ah, il a eu le
temps et le cran de sortir son flingue, quelques secondes de vie encore pour
m’en mettre une dans la jambe… mais raté… ensuite, il s’est accroché à cette
jambe blessée, il m’a mordu, il s’acharnait l’animal… mon calibre m’en tombait
des mains, j’ai du le finir à coups de bottes… pas joli joli, m’enfin, mais
efficace…
Elizabeth :
Tu racontes n’importe quoi là, c’est ça, hein tu me fais marcher là, tu… tu es ...
tu es…
François : Je
suis quoi ? Vivant, c’est déjà pas mal…
Plusieurs coups de feu sont tirés
de l’extérieur par des snipers, dont un qui explose la lampe. Les vitres volent
en éclats. Pénombre. Elizabeth est à plat ventre, François a sorti son pistolet
automatique et se traîne vers la fenêtre cassée pour se mettre en dessous.
Scène 6
Le lieutenant de
police à l’hygiaphone : Kassabian, tu es cerné, blessé, et inculpé
de meurtre et de complicité de meurtre ! Quatre snipers sont postés aux
alentours, un commando est dans l’immeuble près de la porte de mademoiselle
Artaud ! Quant aux hommes qui t’attendaient, ils sont mes
prisonniers ! Voici ma proposition : tu poses ton arme sur le rebord
de la fenêtre, bien en évidence, tu mets les mains en l’air bien hautes et bien
tendues vers le ciel et tu te lèves doucement, tout doucement ! Je te
donne quelques secondes pour t’exécuter... Ah, j’oubliais, une mitrailleuse
lourde 12.7 est actuellement braquée sur toi. Une caméra de l’armée de terre
infrarouge nous montre tous vos mouvements au travers des murs. Une rafale
suffit à les traverser. Voici un exemple…
Une rafale est envoyée dans le
mur à côté de Kassabian et fait un trou en explosant les briques.
François : Tu
vois Elizabeth, je reste finalement…
Elizabeth : Tu
as tué Melikian, c’est ça ?
François : Oui,
je te l’ai dit, tu ne me croyais plus ?
Le lieutenant :
Kassabian ? J’aimerais mieux éviter de te tuer, mais je te le dis, je
n’hésiterais pas au moindre faux mouvement de ta part. Sauf que pour le moment,
il n’y a pas de mouvement. Alors, bouge, et fais ce qu’on a convenu…
François : Ce
qu’on a convenu… c’est un comique ce petit lieutenant. Il t’a tapé dans l’œil
aussi celui-là, hein ?
Elizabeth :
Pourquoi François ?
François :
Pourquoi, … est-ce que je sais moi… je fais, ce que je sais faire, je vis et
assume ma vie, je suis le prédateur nécessaire à l’humanité, pour la secouer,
la réveiller…
Elizabeth :
Tu dis n’importe quoi… tu es complètement givré… donc c’est toi qui a envoyé ce
mec me torturer ?
François : Ah !
Tu avoues enfin, il t’en aura fallu du temps…
Elizabeth : Tu
as envoyé un mec pour me torturer ? ... Tu es un grand malade mental
François… mais ça, encore, je crois que
je peux te pardonner. Seulement, Melikian, il n’avait rien demandé, c’est même
toi qui l’a embauché si j’ai compris…
François, riant : Et oui, c’est fou, non ?
Le lieutenant :
C’est fini Kassabian, l’histoire s’arrête là, ne laisse pas les snipers te
buter ! Leur doigt se crispe sur la gâchette, c’est jamais bon tu sais. Allez,
on se lève doucement.
François se jette sur Elizabeth,
la retourne sur lui en bouclier vers la fenêtre, et braque son magnum sur sa
tempe. La mitrailleuse a réagi et fait voler en éclats le mur à l’endroit où
était François. Les snipers ont tiré aussi autour d’eux mais n’ont touché aucun
des deux.
Le lieutenant :
Cessez le feu ! Cessez le feu !
François, hurlant : Alors, ça change les choses un
peu, ça, non ? La petite caille va avoir le caisson en miettes si tu
continues à me gonfler petit lieutenant de mes deux ! Alors tu vires tes
guignols, immédiatement ou je l’explose, tu me suis bien petit ? Tu le
sais, je n’ai plus rien à perdre, alors si tu merdes, je la bute ! Tu
pourras toujours me buter après, je m’en branle, tu entends ça, le
flicaillon ? Tu seras responsable de sa mort ! Je te donne une minute
pour virer tout ce merdier ! Après, elle est morte ! Et tu pourras
toujours faire joujou avec ton artillerie.
Le lieutenant :
Ok ! On se calme Kassabian ! Je dis à mes hommes de se calmer aussi,
et de bouger, de se retirer doucement…
François :
Non, pas doucement, en vitesse ! Tu remballes fissa !
Elizabeth :
François, tu me fais mal !
François :
Arrête de bouger, ou il va t’arriver des bricoles ! Si c’est pas moi, c’est
eux qui vont te faire des boutonnières…
Elizabeth :
Et tu disais que tu m’aimais, c’est bien ça ?
François :
Mais je t’aime toujours ma poulette, plus que jamais, malgré ton ingratitude…
Elizabeth :
Tu es jaloux ?
François :
Plus maintenant, il est mort, ça m’a procuré un plaisir dingue de le défoncer à
coups de lattes… c’était jouissif… tu vois comme j’aurais été capable de te protéger,
mon amour ? Quel gâchis !
Elizabeth :
Tu es bien le fils du boucher, une belle ordure, une petite fiotte, un lâche,
une petite merde, une raclure, un chien de sa chienne, un sale fils de pute de
ta race, je crache sur la salope qui t’as mis au monde, ta pute de mère et sa
descendance !
Elle crache et, François, hors de
lui, cherche à l’étrangler, bouge le magnum de sa tempe vers le ciel et décale
un peu sa tête sur la gauche. Sa tête explose sous le coup d’un sniper et
éclabousse Elizabeth qui sursaute et se jette à terre. La porte est défoncée,
des hommes entrent armés jusqu’aux dents et tirent sur François en même temps
que les snipers qui criblent son corps de balles.
Le lieutenant, se
dirigeant vers Elizabeth :
Tout va bien ?
Elizabeth :
Non.
Un temps.
Elizabeth :
Pourquoi vous l’avez pas arrêté plus tôt ? Vous saviez que c’était
lui !? Pourquoi vous l’avez pas empêché de faire tout ça ? Pourquoi
vous ne m’avez pas protégée ? Pourquoi…
Le lieutenant :
Votre appartement est bourré de micros et de caméras miniatures. On attendait
ses aveux, la faute, pour pouvoir le coffrer. Il avait confiance en vous, et
vous, vous ne saviez pas qui il était … ça fait des années qu’on le cherche, on
ne voulait pas le rater, on voulait le faire plonger pour un maximum. C’est
Melikian qui l’a trouvé. Et grâce à vous, on l’a eu … ce petit journaliste…
Kassabian, c’était comme un fantôme … on se demandait même s’il existait vraiment
… une rumeur … Il n’a jamais commis une seule erreur … sauf en tombant amoureux
de vous, et en vous aidant à nettoyer votre meurtre … mais là, en butant
Melikian, ça a précipité les choses, il était bon … Euh … désolé pour Melikian
au fait … c’était un ancien flic, un ancien bon flic, vous vous en doutiez…
Elizabeth :
Vous avez tout entendu ? Tout vu ?
Le lieutenant :
Euh … oui … enfin, depuis la fouille, quand on a tout installé … avant, on ne
sait rien …
Elizabeth :
Et vous ne m’avez rien dit ?
Le lieutenant :
Oh, c’était mieux je crois, vous savez, vous n’êtes pas un agent des forces
spéciales, vous ne seriez pas restée naturelle, vous auriez flippé…
Elizabeth :
Mais j’ai flippé putain, j’ai flippé tout le temps, ça se voyait pas à
l’écran ?
Le lieutenant :
Euh, non … enfin, vous dormiez pas beaucoup c’est vrai, m’enfin, non…
Elizabeth :
J’ai eu peur, j’ai eu si peur … comment vous avez pu me faire ça ?
Pourquoi vous n’êtes pas venu me soutenir ? Vous ne m’avez pas vu
pleurer ?
Le lieutenant :
Si, si, mais bon, vous veniez de tuer un homme, c’est pas sans conséquences, on
trouvait ça normal comme réaction …
Elizabeth : Vous
trouviez ça normal ? Vous étiez plusieurs devant les caméras, derrière les
micros ?
Le lieutenant :
Bah oui, on se relaie dans ces cas là, sinon, on tiendrait pas…
Elizabeth :
Et moi, comment j’ai fait pour tenir à votre avis ? Pourquoi vous m’avez
fait ça ?
Le lieutenant :
Ecoutez, je suis désolé … et pour Melikian, je suis désolé aussi … je … je vous
présente mes …
Elizabeth :
Vous fatiguez pas …
Le lieutenant :
Le procureur m’a bien confirmé que si la mission réussissait, vous étiez lavée
de tout soupçon concernant Bernardski … tout s’est bien passé, donc, vous êtes
libre, blanchie …
Scène 7
Les hommes de la police enlèvent
le corps, enlèvent les caméras, micros, et remettent à peu près les choses en
place mais l’appartement est ravagé, la fenêtre et le mur explosés, ainsi que
la porte. Elizabeth reste au milieu des gravats, hagarde, couverte du sang de
François. Le lieutenant, s’approche.
Le lieutenant :
Bien, on va vous laisser … vous avez où aller ?
Elizabeth :
Oui …
Le lieutenant :
Bon, bah, bonne nuit …
Elizabeth :
Lieutenant ?
Le lieutenant :
Oui ?
Elizabeth :
Melikian, ça veut dire quoi en arménien ?
Le lieutenant :
Attendez voir, je l’ai su … fils de quelque chose … fils de … fils de … Ah oui,
ça y est, fils de roi, oui c’est ça, fils de roi …
Noir.
Pour lire le teaser de la pièce et le début dans la foulée, c'est par ici !
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